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Le Green IT, nouvel enjeu pour les éditeurs de logiciels

Les entreprises du monde du numérique doivent résoudre un dilemme. En effet, bien que la transformation digitale de la société apporte des bénéfices environnementaux incontestables, elle est aussi source de pollutions. Le numérique devient une source de plus en plus importante d’émissions de gaz à effet de serre (GES) ; équivalent à 4% des émissions mondiales et 8% d’ici 2025.

De fait, le secteur IT est amené à adopter les notions d’écoconception, de développement durable et de suivre une démarche Green IT (Systèmes d’Informations Verts).

Dans cet article, découvrez ce qu’est la tendance Green IT, comment les entreprises mettent en œuvre des pratiques Green IT, et pourquoi cela influence la transformation digitale.

 

 

Le Green IT, une prise de conscience

 

 

Dans le monde de l’informatique, les préoccupations environnementales datent des années 90 avec le label Energy Star. A cette époque, seuls les constructeurs de matériaux sont incités à rendre leurs produits plus économes en électricité. C’est dans les années 2000 que tout bascule, de paire avec la généralisation de l’usage d’internet et les sommets sur le climat.

En effet, à cette occasion la société prend conscience de la « face cachée du numérique »et en somme de l’importance de l’impact environnemental des nouvelles technologies.

 

Le rapport du Sénat de juin 2020 pour une transition numérique écologique illustre parfaitement cette prise de conscience : « le numérique constitue en France une source importante d’émissions de gaz à effet de serre (15 millions de tonnes équivalent CO2, soit 2 % du total des émissions en 2019), qui pourrait s’accroître considérablement dans les années à venir si rien n’était fait pour en réduire l’impact (+ 60 % d’ici 2040, pour atteindre 24 MtCO2). »

 

Les principales raisons de cette accélération sont :

 

  • La multiplication des équipements connectés : terminaux, smartphones, objets connectés ;
  • La généralisation de l’utilisation d’Internet et les nouveaux usages : vidéo à la demande (VOD), Internet des Objets (IoT), Intelligence Artificielle, travail à distance ;
  • La croissance exponentielle des données stockées dans des Datacenter de plus en plus nombreux.

 

Le Green IT est une approche des services numériques qui s’intéresse à évaluer, prévenir et réduire leurs impacts environnementaux tout au long de leur cycle de vie. Mais également à mettre en contrepartie les gains « environnementaux » obtenus par ces mêmes services numériques.

 

Les enjeux du Green IT

 

Les enjeux du Green IT sont pluriels. En effet, le Green IT s’adresse à tous : fabricants de matériels informatiques, d’infrastructures réseaux, fournisseurs d’accès internet (FAI), hébergeurs, éditeurs de logiciels.

 

Le Green IT se traduit par un ensemble de bonnes pratiques dont la finalité est de rendre les services numériques plus sobres et plus économes. Il cherche également à promouvoir la sobriété numérique auprès des utilisateurs (entreprises, particuliers, administrations).

 

Les pratiques Green IT en entreprise

 

Dans les entreprises, adopter une démarche Green IT, consiste à une optimisation des usages du numérique et à promouvoir des gestes environnementaux :

 

  • Virtualisation des serveurs ;
  • Réduction du parc d’imprimantes ;
  • Dématérialisation des documents ;
  • Mise en place de solutions de travail à distance, de partage de documents comme le MFT (Managed File Transfert) ;
  • Recyclage des matériaux et des consommables ;
  • Sensibilisation du personnel : à limiter l’envoi de mails avec des pièces jointes, à éteindre les terminaux et les écrans, etc.

 

Pour les entreprises du numérique, l’adhésion à une démarche Green IT consiste à concevoir et à commercialiser des services numériques dont le bilan environnemental sera positif.

 

 

L‘écoconception des services numériques

 

 

Un service numérique répond à un besoin spécifique. Comme une application mobile de Notes de Frais qui va solliciter :

  • Des logiciels : système d’exploitation (iOS ou Android), application « Notes de frais », appareil photo,
  • Du matériel informatique: serveurs, smartphones,
  • Des infrastructures: réseaux 4G ou 5G, centres de traitement.

 

En contrepartie l’utilisation de l’application aura évité des photocopies, des scans, des impressions.

L’application mobile sera-t-elle plus verte qu’une saisie traditionnelle des notes de frais ?

 

Le paradoxe des logiciels

 

Dans une démarche Green IT, les logiciels ont une place paradoxale :

  • Si des fonctionnalités logicielles permettent des réductions d’émissions de GES, comme :
    • Les MES (Manufacturing Execution System) : optimisent les processus métiers et les rendent plus efficients en termes de consommation de matières premières, d’eau et d’énergie,
    • La facture électronique : supprime la facture papier et l’envoi postal.
    • Les applications de visioconférences, d’expertise à distance : diminuent la nécessité des déplacements.
  • Les logiciels sont sources d’émissions de GES car ils nécessitent :
    • Des matériaux dont la fabrication consomme des ressources : matières premières, terres rares, eau, énergie,
    • De l’électricité : pour fonctionner.

Afin de maximaliser les gains environnementaux que permettent les logiciels, les éditeurs ont le devoir de rendre leurs logiciels les plus économes possible ou bien d’appliquer au long du cycle de vie de leurs logiciels une démarche d’écoconception.

 

Des services numériques verts

 

Le défi du Green IT pour les fournisseurs de services numériques est de proposer des services dont le bilan environnemental est positif. La difficulté est alors de pouvoir établir de la façon la plus précise possible l’empreinte environnementale du service. Et en contrepartie, de mesurer les réductions de ressources consommées et d’émissions carbone qu’il permet d’obtenir.

 

Les différents facteurs à prendre en compte sont nombreux. Le nombre de situations différentes est quasi infini. De fait il s’agira d’estimations, de prévisions qu’il sera nécessaire de vérifier, de corriger et d’ajuster.

C’est seulement au niveau d’une entreprise qu’il est possible d’établir le bilan environnemental d’un service numérique le plus précis. De nombreuses organisations comme l’ADEME fournissent des méthodes et des métriques pour analyser des cycles de vie et établir des bilans carbone.

 

Deux cas de dématérialisation ayant permis des réductions d’émissions de CO2.

  • La dématérialisation des tickets restaurant par Edenred a permis de réduire les émissions de CO2 de 64% et l’utilisation de ressources de 86%, cependant la consommation d’eau a augmenté de 87%. Ces chiffres ont été obtenus en comparant le cycle de vie des tickets papiers à celui des cartes à puce.
  • Le passage de la facture papier à la facture électronique permet de réduire de 30% les émissions de CO2 sous condition d’une consultation en ligne limitée à moins de 30 minutes (résultat publié par EcoInfo).

 

 

 

Le Green IT, condition d’une transformation numérique réussie !

 

 

Finalement, toute conception de nouveaux produits et services doit être compatible avec une démarche de développement durable. Le numérique ne fait pas exception. La transformation digitale est en marche dans toutes les entreprises. Par conséquent, elle exige des logiciels et des services numériques toujours plus respectueux de la nature avec un service rendu équivalent.

Chez les éditeurs, la tendance Green IT impose une nouvelle façon de concevoir les logiciels : l’écoconception des logiciels.